LES SÉLECTIONNÉS 2019: 16ÈME ÉDITION DU PRIX LITTÉRAIRE FETKANN!

Le CIFORDOM a le plaisir de vous présenter à l’occasion de la 16ème édition du Prix Littéraire FETKANN ! Maryse Condé, la liste des ouvrages sélectionnés. L’an dernier nous nous étions intéressés à la diversité culturelle reconnue comme un patrimoine commun de l’humanité par la Déclaration universelle de l’Unesco de 2001. Cette année, la violence des débats et la persistance de comportements négationnistes visant à remettre en cause le droit à la citoyenneté de français issus de l’immigration a interpellé de nombreux auteurs et citoyens, et nous conduit à alerter nos lecteurs sur ces questions importantes. Dans notre pays, conformément à la constitution et aux lois en vigueur, il n’y a pas de français de 1ère ou 2nde zone. Etroitement lié à l’universalisme, la République doit assurer l’égalité des droits pour tous.

C’est dans ce contexte que les valeurs républicaines forment un patrimoine civique commun qui constitue l’identité des citoyens. Pourtant, le racisme touche particulièrement les français originaires d’Outre-mer, des pays du Maghreb et d’Afrique. Ils subissent de nombreuses discriminations et violences à caractères racistes. Le dire, le dénoncer, entraine un déferlement de critiques et d’attaques de certains médias et de chaînes d’info en continu. Faut-il rappeler ce qu’a subi Christiane Taubira Ministre de la Justice – Ministre d’Etat; « la banane » et les cris de singes dans les stades. Trop souvent encore, nous entendons qu’un Noir ne peut-être français, qu’un Noir est voué à être « second », c’est une séquelle de la colonisation qui a su construire une idéologie faisant du Blanc « une race supérieure » et du Noir un être inférieur, corvéable et jetable. Face à cette réalité, certains ont osé lancer l’idée du « racisme anti-Blanc ». La République doit éduquer, il est temps.

Nous ne sommes pas « esclaves de l’esclavage » nous dit Frantz Fanon et la France est multicolore et multiculturelle. Nous plaidons toujours pour une citoyenneté pleine et entière. L’abolition de l’esclavage date de 1848 et aujourd’hui encore, des politiques et certaines personnalités osent nier les apports culturels multiples qui composent la société française, s’en prennent à leurs concitoyens qu’ils estiment « pas assez français » ; parce qu’ils afficheraient leur appartenance à la religion musulmane ; parce qu’ils auraient conservé un prénom et/ou un patronyme à consonance « non française ou occidentale ». La question de l’esclavage et celle de la colonisation, restent une souffrance qui peut expliquer que les femmes et les hommes de progrès ont tant de mal à convaincre de la nécessité d’enseigner cette histoire et à doter Paris, à l’instar de Liverpool, d’un « Centre National pour la Mémoire des esclavages et leurs abolitions » qui honorerait la France. Le « Mémorial ACTe » en Guadeloupe ne saurait combler ce besoin. Par conséquent, nous regrettons que le projet de construction de la « Cité des Outre-Mer » annoncée par François Hollande soit abandonné par le Président Macron.