Le romancier, poète et philosophe Edouard GLISSANT, l’une des plus grandes figures de la littérature mondiale nous a quittés. Sa disparition endeuille notre association et, tout particulièrement, le « Prix Littéraire FETKANN ! » dont, l’année dernière encore, il avait été le plus illustre lauréat dans la catégorie poésie pour son ouvrage « Philosophie de la relation, poésie en étendue » paru aux éditions Gallimard.
Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille.
Pour saluer sa mémoire, comment ne pas songer à ces mots de Victor Hugo : » Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent … » ? Inséparable de sa constante révolte contre les meurtrissures de l’esclavage colonial, non moins que de sa fervente ouverture au chant multiple de l’imaginaire des peuples, son œuvre romanesque, aux formes et aux sources multiples, a su élever à la puissance du Concept et à la dimension du Mythe ce thème du Tout-monde », qui lui restera désormais attaché.
Il nous quitte au moment où nous aurions plus que jamais besoin de sa grande voix pour répondre aux défis d’une « globalisation barbare », dominée par les forces aveugles du marché, à laquelle il avait opposé, en termes de « créolisation », une « Poétique du divers », où il nous enjoignait de cultiver, face à la tentation d’un repli sur des identités meurtrières, sur des identités « racine », une « identité rhizome », allant à la rencontre des autres racines, et nous permettant seule de poser et de résoudre la question centrale de notre temps : « COMMENT ETRE SOI SANS SE REFERMER A L’AUTRE, ET COMMENT S’OUVRIR A L’AUTRE SANS SE PERDRE SOI-MÊME ? »
Sachons rester fidèles à cette injonction, lors même que des bouleversements historiques majeurs sont en train de relancer sous nos yeux ce que l’historienne Sophie Wahnich, en 1997, dans son étude sur : « L’impossible citoyen – L’étranger dans le discours de la révolution française », avait si opportunément nommé « Les dés de l’Universel ».
Réseaux Sociaux