Prix Littéraire Fetkann ! MARYSE CONDÉ de la Mémoire 2015 : ROSIER Jean-Marc
ROSIER Jean-Marc
Urbanîle
Dumerchez 2015 (Creil)
Urbanîle : La forme toute féminine de ce néologisme s’articule en une trinité de sens. Elle désigne d’abord « toute île (îlet, îlot) urbanisée ou urbaine » secondement « toute ville insulaire globale, toute ville insulaire dont la forme coïncide avec celle de l’île (île-ville, ville-île) » et tiercement « toute ville insulaire, île urbanisée, urbaine, imaginaire ou réelle, insécuritaire, cauchemardesque, déshumanisante ».
Ses deux dérivés naturels : « urbanîlien », « urbanîlienne ». L’adjectif : De l’urbanîle ; qui est relatif, qui appartient à l’urbanîle aux urbanîles. Et le substantif : Habitant d’une urbanîle. Faire l’expérience de l’Urbanîle, c’est partir pour les Profondeurs métapolaires. C’est descendre avec le Poète à fond de villes d’île, c’est en arpenter le corps (les perspectives comme les lieux bas des îles-ville) pour s’en figurer la forme. Toute île qui s’accommode d’une ville est perdue, gagnée par elle. La dynamique de l’île est sagesse, celle de la ville est folie. L’informe frénétique de la ville est désordre dans la forme immuable de l’île. La poldérisation est extension du domaine de la ville, tout comme elle est extension du domaine de l’île. L’urbanîle est contre-nature, nihîlisation, c’est-à-dire négation de l’île, perte de sa naturalité, par artificialisation. Revenu de Profondeurs, Le Poète révèle, proclame, prophétise. Urbanîle est son poème. Jean-Marc Rosier.
Jean-Marc ROSIER est une écrivain et professeur de lettres martiniquais. Fondateur de la revue de création littéraire et critique L’incertain et des éditions K., il a publié en 2008 un roman, Noirs néons, aux éditions Alphée-Jean-Paul Bertrand qui participe au renouveau de la fiction romanesque aux Antilles françaises. Il est également l’auteur de plusieurs nouvelles. (Note de l’éditeur)
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Nadia Rosier-emmanuel