Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Le Pavillon des Lettres d’Afrique s’ouvre cette année aux Caraïbes et au Pacifique. Une évidence, pour vous ?
José Pentoscrope (J.P.) : Vous savez, la diaspora africaine des pays de la Caraïbe et du Pacifique, en insistant sur Haïti, a donné au monde de nombreux écrivains et penseurs de talent. Comment ne pas citer des Prix Nobel : Toni Morrison pour les Etats-Unis, Derek Walcott pour la Caraïbe, Nadine Gordimer et Wole Soyinka pour l’Afrique. Je crois que les auteurs noirs et métis ont besoin de nous, espaces littéraires, maisons d’édition, médias, prix littéraires, pour faire connaître ce qu’ils font et diffuser les idées fortes dont ils sont porteurs. Edouard Glissant, Achille Mbembé, Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor, pour ne citer que ceux-là, ne sont pas assez connus de nous- mêmes. Sans connaissance, il ne peut y avoir de développement. Il y a aujourd’hui un grand nombre de femmes et d’hommes qui écrivent et qui méritent que nous les aidions à être lus partout et non pas seulement sur le continent. Cette ouverture est un trait d’union indispensable.
L.D.B .: Comment se présente la sélection des œuvres de l’édition 2018 du Prix littéraire de Fetkann?
J.P. : Les jurys sont déjà au travail, tant ceux des collégiens que du jury populaire. Le Prix littéraire Fetkann! Maryse Condé se porte bien, il a pris place dans le paysage des prix littéraires et aussi dans le système éducatif. De plus en plus nombreux sont les élèves des collèges de l’hexagone et d’outre-mer qui participent à ces lectures, et notre objectif est de gagner l’intérêt d’établissements scolaires en Afrique. Les négociations avancent favorablement avec le Sénégal et le Bénin.
Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma
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