Le Prix ! a fait la une du Panorama, le premier hebdo d’information gratuit du Républicain de l’Essonne, à l’issue de la 6ème édition du Prix qui s’est tenue au Café de Flore le 22 Octobre 2009.
Créé à Massy par le Cifordom, le prix littéraire Fetkann a récompensé les lauréats de sa 6e édition. Il distingue des ouvrages qui transmettent, chacun dans son style, la mémoire de l’esclavage et de la traite négrière.
Le prix littéraire de la mémoire de l’esclavage
Un prix littéraire de plus, disaient certains à l’époque. D’autres y voyaient même une initiative propre à réveiller les vieux démons de la France face à sa responsabilité dans l’histoire de l’esclavage, et plus largement les questions identitaires qui l’agitent encore de nos jours. Mais aujourd’hui, le prix littéraire Fetkann “Mémoire des pays du Sud, mémoire de l’humanité” s’est fait un nom. Les lauréats de sa 6e édition ont été dévoilés le 22 octobre dernier au café de Flore, à Paris. De nombreuses personnalités s’associent à ce prix dont l’ambition est de faire vivre et transmettre la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage. Dans l’esprit de la loi du 10 mai 2001, dite “loi Taubira-Delannon”, qui les qualifiait de crime contre l’humanité. Au-delà de cette reconnaissance historique, cette loi stipule, dans son article 2, que « les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines doivent accorder à ces questions la place conséquente qu’elles méritent ». Le prix littéraire Fetkann s’inscrit dans cette démarche de transmission de l’histoire de l’esclavage. Depuis sa première édition en 2004, quatre prix sont décernés dans les catégories mémoire, recherche, jeunesse et poésie.
Le label de l’Unesco dès l’origine
Le prix littéraire Fetkann été créé à l’initiative de José Pentoscrope, le président du Centre d’information et de formation des originaires d’outre-mer (Cifordom), dont le siège est à Massy. Dès l’origine, ce prix a reçu le label de l’Unesco. Pour cette édition 2009, il s’est trouvé un parrain de choix en la personne d’Abdou Diouf, ancien président du Sénégal aujourd’hui secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Pour cette édition 2009, un hommage particulier a été rendu par Yves Letourneur, coordinateur du jury, à Maryse Condé, présente pour remettre le prix Fetkann de la jeunesse. Auteur originaire de la Guadeloupe, reconnue par-delà nos frontières métropolitaines et ultramarines, Maryse Condé (“Ségou”, “Désirada”, “La belle créole”…) a été la première présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage institué par décret gouvernemental en 2004.
Au rang des autres soutiens du prix littéraire Fetkann, son comité d’excellence compte de nombreuses personnalités. On peut citer des artistes comme Richard Bohringer et Manu Dibango, le président de SOS racisme Dominique Sopo, Jean-Michel Besse, ancien PDG de RFO, mais aussi plusieurs politiques et institutionnels français et étrangers : Antoine Karam, président du Conseil général de Guyane, la sénatrice Lucette Michaux-Chevry, Yaya Abdoulaye, président de la cour d’appel de Lomé (Togo), l’ancien ambassadeur du Burkina Faso à Paris et actuel ministre de la Culture burkinabé, Filippe Savadogo… Et pour l’Essonne : Jérôme Guedj, vice-président du Conseil général, Claude Vazquez, maire de Grigny, Pierre-André Wiltzer, ancien maire de Longjumeau et ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, etc. La présence au sein de son comité d’excellence de personnalités étrangères témoigne de la volonté des organisateurs d’élargir autant que possible ce prix aux pays francophones, et donc à bon nombre de pays d’Afrique de l’Ouest.
La crédibilité du prix Fetkann repose notamment sur le sérieux de son comité scientifique chargé de vérifier le contenu historique des ouvrages en compétition. Il est constitué de professeurs et universitaires. « La vérité historique et la qualité littéraire de l’ouvrage sont deux critères de choix essentiels, surtout si nous voulons que nos enfants lisent un jour ces textes », explique José Pentoscrope. Pour asseoir sa notoriété naissante, le prix Fetkann pourrait aussi être tenté de récompenser des auteurs confirmés. C’est loin d’être la règle. Depuis six ans, il y a eu des surprises. En 2004, Fabienne Kanor remportait un prix avec “D’eaux douces” (Gallimard) alors que son talent d’écrivain émergeait à peine. Et, cette année, Suzanne Dracius remporte le prix de la poésie face à des écrivains de renom comme Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau.
« Suzanne Dracius a écrit quelque chose de vraiment nouveau »
, observe le créateur du prix.
Les éditeurs jouent de plus en plus le jeu
C’est finalement aussi de cette façon qu’on se construit une crédibilité sur la durée. José Pentoscrope se réjouit en tout cas que « les éditeurs envoient désormais spontanément leurs livres susceptibles de remporter un prix ». Et en librairie, les ouvrages primés arborent un ruban rouge mentionnant leur distinction au prix Fetkann.
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