Toussaint Louverture, 1743 - 1803

Toussaint Louverture

Toussaint Louverture

Toussaint Louverture – Toussaint Breda

Alors qu’éclate en France la Révolution de 1789, d’importants événements se produisent dans la partie orientale de l’Ile de Saint –Domingue (l’actuelle République d’Haïti) : tentatives autonomistes des propriétaires du Nord de l’île, revendications des hommes libres de couleur pour une égalité de droits avec les blancs, et surtout révolte des esclaves d’août 1791. Toussaint Louverture, l’un des leaders de la révolte des esclaves, va dominer cette période.
Promu général de l’armée française de par son ralliement à une République abolitionniste, il bat les Anglais qui avaient tenté de s’emparer de l’Ile. Puis il organise le pouvoir noir et devient, vers 1800-1801, le véritable maître du pays. Lancée par Bonaparte, l’expédition du Général Leclerc échouera dans sa tentative de reprendre le contrôle d’Haïti. Ce sera l’indépendance de fait. Mais au mépris de la parole donnée, Louverture sera arrêté et transporté en France. Il y meurt en 1803 au Fort-de-Joux. La vie de Toussaint Louverture demeure l’une des sources les plus sûres pour redécouvrir la vie et l’action de celui dont Lamartine a écrit : « Cet homme est une nation ».

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Toussaint Louverture lors de son débarquement à Brest en 1802, gravure de Pierre-Charles Baquoy, 1802

Toussaint Louverture lors de son débarquement à Brest en 1802, gravure de Pierre-Charles Baquoy, 1802

Toussaint Louverture, à l’origine Toussaint Breda, né vers 1743 près du Cap-Français (Haïti), mort en captivité le 7 avril 1803 à La Cluse-et-Mijoux (Doubs)1, est un homme politique français2 des Antilles qui a joué un rôle historique de premier plan, en tant que chef de la Révolution haïtienne (1791-1802) : c’est une des grandes figures des mouvements anticolonialiste, abolitionniste et d’émancipation des Noirs.

« En me renversant, on n’a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l’arbre de la liberté, mais il repoussera car ses racines sont profondes et nombreuses »3. Ces mots sont ceux qu’auraient prononcés Toussaint Louverture, le 7 juin 1802, à l’instant de monter sur le navire Le Héros qui le déporte en France avec sa famille.

Cette citation doit être restituée dans une certaine historiographie, confinant parfois à une légende dorée associant Toussaint au « Spartacus noir » prophétisé par l’abbé Raynal4. L’historiographie haïtienne ou encore l’œuvre de l’abolitionniste Victor Schoelcher ont en effet érigé Toussaint Louverture en modèle de libérateur de l’oppression. D’autres historiens présentent une vision plus contrastée du personnage, nostalgique d’un Saint-Domingue « perle des Antilles », dans lequel il a grandi et prospéré et dont l’opposition au système colonial de l’Ancien Régime serait à nuancer. Pourtant, c’est bien la Révolution qui porte cet ancien esclave noir affranchi dans les plus hautes strates du pouvoir militaire puis politique de la colonie française de Saint-Domingue jusqu’à sa chute face à l’armée du général Leclerc envoyée par le Premier consul Bonaparte qui, parallèlement,rétablit l’esclavage (1802). Arrêté et emmené en France, Toussaint Louverture finira ses jours en 1803, incarcéré en isolement au fort de Joux, dans le rude climat du Doubs, sans avoir pu connaître la proclamation d’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804 par son ancien lieutenant Dessalines.